Intervention de Monsieur Ricardin SAINT-JEAN, Ministre du Commerce et de l’Industrie, à l’occasion du 9e Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Association des Etats de la Caraïbe (AEC)
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Excellences Mesdames, Messieurs les Chefs d’Etat et de gouvernement,
Excellence Monsieur le Ministre des Relations extérieures du Guatemala,
Monsieur le Secrétaire général,
Distingués Représentants des États membres de l’AEC,
En vos rangs, grades et qualités.
Mesdames, Messieurs
Je suis très sensible à l’honneur qui m’est fait de participer à ce 9ème Sommet de l’Association des Etats de la Caraïbe qui a lieu dans cette magnifique et hospitalière ville d’Antigua. Je me réjouis de l’accueil chaleureux qui a été réservé à moi-même ainsi qu’à ma délégation.
A l’entame de mes propos, je voudrais transmettre les salutations fraternelles et chaleureuses du Premier Ministre, Son Excellence Dr Ariel HENRY, que j’ai l’honneur de représenter, à Son Excellence Monsieur Alejandro Giammatei Falla, Président de la République du Guatemala.
De même, j’adresse mes remerciements au Ministre des Relations Extérieures du Guatemala et actuel Président du Conseil des Ministres de l’AEC, Son Excellence Monsieur Mario Adolfo Bucaro Flores, pour l’excellente qualité de l’organisation de ce Sommet. Mes salutations et félicitions s’adressent également au Secrétaire général, Monsieur Rodolfo Sabonge, dont le savoir-faire a grandement contribué au processus de relance de la dynamisation de l’Association.
Je me réjouis de faire partie de cette grande tribune sous-régionale en vue de partager avec vous les progrès, les défis et les perspectives sur la route des objectifs de développement durables (ODD), autour du thème central du Sommet: « Innover en matière d´intégration par le biais du développement durable de la Grande Caraïbe ». Cette thématique nous conduit à proposer des actions concrètes en vue de renforcer nos engagements antérieurs et de mettre en place des programmes au bénéfice de nos populations.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
L´Association des Etats de la Caraïbe, souvent appelée la Grande Caraïbe, poursuit une vision de développement inclusif qui englobe les objectifs de développement durable. A cet égard, je reconnais l’importance du Plan d’actions 2022-2028 axé sur l’élaboration des stratégies visant à repositionner la Grande Caraïbe au milieu des grands débats à l’ordre du jour sur l´échiquier mondial. Ce Plan traduit notre engagement à dynamiser l’AEC et notre détermination à aller de l’avant pour rendre l’Association plus active, plus forte et plus visible sur la scène régionale et internationale.
Ce Sommet est aussi l’occasion pour les vingt-cinq Etats membres, les Membres associés et les Observateurs, de mesurer l’étendue et la complexité de la tâche qui nous incombe.
En ce sens, la délégation haïtienne que j’ai j’honneur de présider, prend bonne note des objectifs stratégiques du Plan d’actions 2022-2028 qui met en lumière des questions transversales. A titre d’exemple, il y a lieu de citer la protection et conservation de l’environnement ; la promotion de la réduction progressive et efficace des obstacles au commerce intrarégional ; l’appui au micro, aux petites et moyennes entreprises ; la prise en compte de la participation des jeunes, des femmes, des personnes handicapées et des autres groupes vulnérables dans la vie publique ; la transformation numérique.
Les autres composantes du Plan d’action me paraissent tout aussi pertinentes, notamment : La promotion de la modernisation des systèmes de transport et le changement climatique.
Monsieur le Président de l’AEC,
Distingués Représentants des États membres, membres associés et observateurs,
Mesdames, Messieurs
Je voudrais élaborer un peu sur la thématique du changement climatique, inscrite dans notre Plan d’action, pour faire remarquer que parler de l’Amérique Latine et des Caraïbes de manière globale sans faire ressortir les caractéristiques propres de la sous-région caribéenne pourrait occulter certaines réalités qui sont relativement importantes dans le cadre de ce 9e Sommet.
En effet, les Petits États insulaires en Développement (PEID) ont été reconnus par les Nations Unies en 1992 lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro comme étant une catégorie qui fait face à des problèmes particuliers en fonction de leurs statuts, leur positionnement et leur niveau de développement.
Les Petits États insulaires en Développement sont particulièrement vulnérables aux catastrophes naturelles et écologiques et n’ont guère les moyens d’en supporter les effets et s’en remettre rapidement. D’où la nécessite de mettre en place des mécanismes de financement innovants pour aider ces pays à faire face aux effets du phénomène du changement climatique.
Ces États subissent une pression excessive sur leur environnement et leurs ressources côtières et marines et disposent des moyens limités pour les exploiter de façon durable. La biodiversité revêt une grande importance pour les moyens d’existence des Petits États insulaires en Développement et a une valeur esthétique et spirituelle pour de nombreuses collectivités insulaires.
Monsieur le Président de l’AEC
Mesdames, Messieurs
Haïti fait partie des Petits États insulaires en Développement et elle est le seul PMA de la région. Si Haïti possède les mêmes caractéristiques sur le plan géographique et confronte à des difficultés similaires que ceux des pays de la Caraïbe, il n’en demeure pas moins vrai qu’elle est sujette à des crises récurrentes et multidimensionnelles depuis plusieurs années voire des décennies.
Haïti a subi dans l’intervalle d’une décennie deux(2) séismes majeurs de magnitude 7.2 dont l’un a entrainé des pertes et dommages de l’ordre de 120% du PIB et l’autre de 30%. Le pays a également été affecté par un puissant ouragan au cours de la même période et ces trois chocs ont porté un rude coup à l’économie haïtienne.
A l’instar des autres pays de la région, Haïti a subi les conséquences de la pandémie et a adopté des mesures de relèvement. Elle a élaboré en 2020 son plan de relance économique post-COVID (PREPOC) qui a connu malheureusement un déficit de financement dans sa phase de mise en œuvre.
Ce manque de financement est dû au fait que le pays est plongé depuis lors dans une interminable crise sociopolitique qui s’est aggravée par une spirale d’insécurité sans précédent et qui a affecté l’ensemble de la zone métropolitaine paralysant la circulation des personnes et des biens avec le reste du pays.
Monsieur le Président de l’AEC
Mesdames, Messieurs
Pour juguler le phénomène de l’insécurité, le gouvernement haïtien continue de plaider en faveur du déploiement immédiat d´une force armée spécialisée internationale. Nous avons réitéré cette demande à l´occasion d´une séance spéciale du Conseil permanent de l´OEA, le 18 janvier dernier et du septième Somment des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté des Etats de l´Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), organisé en Argentine le 24 janvier, à laquelle avait pris part le Premier Ministre, Son Excellence Dr Ariel Henry. Cette demande a été prise en compte dans la déclaration de Buenos Aires. De plus, lors de la quarante-quatrième réunion ordinaire de la Conférence des Chefs d´Etat et de gouvernement de la CARICOM. Haïti avait souligné combien il importait que la Police nationale d´Haïti bénéficie d´un soutien armé international pour rétablir des conditions de sécurité propices à la tenue d´élections libres, transparentes et crédibles.
Je voudrais en profiter pour renouveler la profonde gratitude du gouvernement et du peuple haïtiens envers la communauté internationale, les partenaires, les pays amis pour l´intérêt qu´ils ont manifesté dans la recherche d´une solution définitive de la crise haïtienne.
Mesdames, Messieurs
En dépit des conditions difficiles qui n’ont pas cessé d’entraver la marche d’Haïti vers le progrès, dans la mise en œuvre des objectifs de développement durables suivant l’agenda 2030, certaines avancées ont été réalisées. Le Gouvernement Haïtien a priorisé onze (11) sur les 17 ODD. Le Plan d’action de la feuille de route des ODD comporte cinq (5) dimensions:
- Cadre de gouvernance de la mise en œuvre des ODD
- Sensibilisation o Communication et Plaidoyer
- Intégration des ODD dans la Planification, la Programmation et la Budgétisation
- Renforcement du système de gestion de l’information, du suivi et de l’évaluation.
Des actions visant la réalisation progressive des ODD ont été successivement inscrites dans nos différentes lois de finance jusqu’à 2023.
Un projet dénommé « Cadre intégré national pour le financement du développement durable d’Haïti » est en cours d’exécution avec l’appui technique et financier du PNUD et du CNUCED
Monsieur le Président de l’AEC
Distingués Représentants des États membres
La région de la Grande Caraïbe connait des difficultés de tous ordres et des conséquences du changement climatique qui mettent régulièrement en péril certains acquis et augmentent sa fragilité et sa vulnérabilité.
« On ne soulignera jamais assez le besoin urgent de solidarité internationale et de coopération multilatérale », a déclaré le chef du Département des affaires économiques et sociales des Nations unies. Et il ajoute « Nous devons rester engagés sur la voie de la prospérité, centrée sur les personnes et la planète, que nous avons définie dans l’Agenda 2030. Cela ne peut se faire que si nous agissons tous ensemble ».
Réunis ici dans le but de trouver ensemble des solutions aux nombreux défis qui pointent à l’horizon, je formule le vœu que les recommandations issues de ce forum contribueront à renforcer nos relations et à faciliter l’intégration de nos économies et de nos cultures dans le cadre d’un développement durable soutenu.
Je vous remercie